Le sénateur Gattolin dénonce le « lobby de France Télé » contre son texte sur la pub pour les enfants
La proposition de loi du sénateur EELV André Gattolin, adoptée par le Sénat, a été vidée de sa substance à l’Assemblée. Il y voit le résultat du « lobby de France Télé » et de ses « émissaires » qui « ont joué de leur influence » sur les députés.
Le sénateur EELV André Gattolin apprécie peu le sort réservé à son texte visant à supprimer la pub dans les programmes pour enfants à la télé publique. Le sénateur des Hauts-de-Seine avait pu faire adopter sa proposition de loi (PPL) contre l’avis du gouvernement grâce aux voix des sénateurs Les Républicains, UDI, RDSE et celle de son groupe (voir notre reportage).
Envoyé à l’Assemblée nationale pour examen, le texte a été modifié en commission par la députée PS Valérie Corre, comme l’a relevé le Canard enchaîné, avant son examen en séance ce jeudi en fin de journée. La suppression de la pub pour les enfants n’est plus au programme. L’amendement adopté prévoit la rédaction d’un rapport sur la faisabilité de la mesure et son impact financier pour France Télévisions. Le rapport devra être remis en juin 2017… Soit après la présidentielle. Autant dire que rien ne garantit la pérennité de la mesure. La perte financière serait de 20 millions d’euros selon la télé publique. Le sénateur avance plutôt le chiffre de « 13 millions ».
« J’ai vu à l’Assemblée certains émissaires de France Télé, comme Denis Pingaud »
Pour André Gattolin, la raison de ce sabordage parlementaire est très claire : « Il y a un lobby de France Télé. J’étais pas mal à l’Assemblée ces derniers temps. J’y ai vu certains émissaires de France Télé, comme Denis Pingaud. Il était au café en face de l’Assemblée. Ils ont beaucoup joué de leur influence » raconte à publicsenat.fr le sénateur des Hauts-de-Seine. Denis Pingaud est conseiller de Delphine Ernotte, la nouvelle PDG de France Télévisions.
« Un député LR avait déposé un amendement de restitution pour revenir au texte de base. Etonnamment, il a été retiré » ajoute André Gattolin. Le sénateur s’est entretenu sur le sujet avec la ministre de la Culture, Fleur Pellerin. « Elle me dit qu’elle est complètement d’accord avec l’esprit de la loi, mais que c’est trop tôt. Je lui ai répondu qu’ »en juin 2017, je serai toujours sénateur mais tu ne seras peut-être plus ministre… » » Et sa PPL envolée.